Plus je vieillis, mieux je me relie ?

Le corps décline, mais l'esprit et l'âme s'épanouissent

L'École des Grands Parents a organisé une passionnante conférence à Lyon avec Marie de Hennezel. Vieillir, c'est accepter les changements physiques, mais aussi percevoir cette étape de la vie comme une source de sagesse. Marie de Hennezel évoque avec force cette dualité : « Tandis que le corps se fragilise, l'âme peut atteindre de nouveaux sommets. » Victor Hugo avançait cette vision lorsqu'il affirmait : « Mon corps décline, ma pensée croit. » Quand à Saint-Paul, il écrivait : « C'est pourquoi nous ne perdons pas courage, et même si en nous l'homme extérieur va vers sa ruine, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour ». Le vieillissement devient alors un voyage vers une plus grande clarté intérieure. Marie expliquait dans sa conférence que si le visage se ridait, le regard et le sourire eux, ne vieillissent pas.

Une éclosion spirituelle qui redonne un sens profond à chaque jour.

Vieillir, c'est s'ouvrir au monde

Pour Marie de Hennezel, vieillir ne signifie pas se retirer, mais au contraire s'ouvrir. « Vieillir nous donne l'opportunité d'ouvrir notre cœur et notre esprit, de goûter la richesse des rencontres et des partages », écrit-elle. Certes je cours moins vite, je saute moins haut mais tant que je peux fabriquer en moi des émotions nouvelles, tant que je peux m'enrichir au sens des autres, je vis ! Dans la culture africaine, être vieux signifie être une source, quelqu'un auprès duquel on vient chercher conseils et inspiration. Cette sagesse est un trésor à transmettre aux nouvelles générations. Il faut y aller avec l'esprit d'aventure et confiance.

Un temps pour donner et recevoir, dans une dynamique de transmission.

Traverser les épreuves avec confiance

En vieillissant, les épreuves font partie du parcours. Mais, comme le dit Marie de Hennezel, elles sont aussi une occasion de croissance personnelle : « La confiance en soi naît dans l'épreuve. Chaque étape nous apprend à avancer avec plus de sérénité. » En aidant nos proches à traverser ces moments, nous leur transmettons une force essentielle : celle de se fier à eux-mêmes et de continuer à aller de l'avant.

Un héritage de courage et d'optimisme à partager avec ses proches.

Une aventure intérieure et collective

Pour Marie de Hennezel, vieillir, c'est également réinventer les relations. Dans « L'aventure de vieillir », elle rappelle que l'essentiel réside dans les liens tissés avec les autres, qu'ils soient familiaux, amicaux ou intergénérationnels. Un exemple éloquent : une femme âgée qui invite des jeunes dans sa maison, comme dans le film « Sous le figuier », créant un espace d'échange et de plaisir partagé. Paradoxalement, c'est plutôt la personne âgée qui donne… Les parents heureux ne sont pas ceux qui pèsent lourd ! En vieillissant, on explore des contre-valeurs (lenteur, etc.).

Un rappel que la richesse de la vie réside dans les rencontres authentiques.

Transmettre aussi par sa mort

Enfin, vieillir permet de réfléchir à notre rapport à la mort. Marie de Hennezel souligne : « même dans notre manière de mourir, nous pouvons transmettre. » Accepter cette étape ultime avec sérénité peut devenir une leçon de vie pour ceux qui nous entourent. Vieillir, c'est ainsi prendre conscience de la beauté de chaque moment et de la puissance de notre héritage immatériel.

Un dernier acte de sagesse et de grâce à offrir aux générations futures.