Livre d'or, le secret des coulisses

Statue de Reliez-vous
Livre d'or, livret, recueil de témoignages, carnet de souvenirs, lettres de gratitude, magazine, journal, gazette… quel nom évoque-t-il le mieux un album composé à plusieurs pour rassembler des textes, en premier lieu, et des images ?

Une si belle intention…

L'intention de notre projet nous est toujours apparue clairement : profondément attachés aux relations humaines, nous souhaitions faciliter l'expression de sentiments entre personnes. Nous voulions permettre à chacun de témoigner de son affection, de ses souvenirs, d'émotions partagées, de sa gratitude, par des mots. Par des mots, pour prendre le temps de dire. Prendre le temps, pour déjouer cette « intoxication par la hâte », dépeinte par Paul Valéry, qui le plus souvent nous détache de l'essentiel.

Notre intention était claire. Mais comment baptiser ce lien qui serait tissé entre les personnes, ce recueil de sentiments exprimés ? Nous imaginions un livre imprimé, un très beau livre de textes et d'images. Mais comment le nommer ?

…impossible à nommer

« Livre d'or » est l'appellation qui nous est naturellement venue à l'esprit. Le livre d'or, c'est ce qui circule de mains en mains au cours d'une fête. On y couche des mots d'attention, des compliments, des souhaits, une signature, un dessin. Si l'on y colle une photo, un souvenir, on l'appelle aussi « scrap book ».

Seulement, l'un nous a fait remarquer que « livre d'or » se confond avec le livre ô combien officiel des hôtes de marque d'une cité. Un autre nous a asséné que « livre d'or » empêcherait d'imaginer qu'on puisse y glisser des photos. Un autre encore s'est toujours figuré que « livre d'or » représente le livre de condoléances, qu'on emplit des larmes d'un deuil…

Nous avons soupiré. Abandonnant à regret toute spontanéité.

Nous nous devions dès lors bien entendu de procéder à un sondage, invitant à un nommage (et à se prononcer sur une kyrielle d'autres questions fondamentales qui assaillent les créateurs de projet). Sondage auquel pas moins de 180 personnes de notre entourage ont pris le soin de répondre. À la bonne heure ! De quoi recueillir tous les avis, toutes les tendances, toutes les controverses et toutes les contradictions.

Nous étions enfin instruits de tout ce qu'il convient de proscrire absolument. « Recueil » qui évoque le recueillement. « Gazette » pour sa désuétude. « Livret » trop restreint. « Album », proche de « Album photos », qui anéantit l'importance des textes. « Magazine » pour qui ne travaille pas dans la mode. « Journal » qui connote nécessairement le trop intime ou le trop divulgué. « Story board » pour les anglais. « Carnet » tellement scolaire. « Collection » propice aux maniaques…

Nous avons soupiré encore. Notre intention demeurait claire : relier les personnes.

Mais s'avérait-elle innommable ?

Recours à la simplicité

Notre ultime recours a consisté alors à établir un vocabulaire a minima intelligible par tous : organisateur et organiser, participant et participer, album, témoignage et témoigner. De la rigueur à défaut de lyrisme.

Ainsi, une formidable étape venait d'être franchie ! Nous pouvions enfin nommer chaque composante du projet. Nous pouvions enfin bâtir le site Reliez-vous, semaine après semaine, mois après mois. Nous pouvions enfin contempler la naissance des premiers « albums de témoignages » des pionniers qui nous ont honorés de leur confiance…

Mais le marketing dans tout ça ?

Intention claire. Site Reliez-vous déployé à l'intention d'un large public. La dernière étape consistait à solliciter l'avis des experts du web marketing : notre site promettait-il d'être bien référencé par les moteurs de recherche ?

Alors, ils ont brassé recettes de cuisine et outils de mesures. Et leur toute première question s'est abattue sur nous. Pour eux, les chiffres révélaient une évidence :

Mais pourquoi ne pas avoir choisi le nom « livre d'or » ?

Bruno de Reliez-vous